venerdì 11 febbraio 2011

NUITS de Fourvière

par Yves Neyrolles
Deux spectacles à ne pas manquer, deux soirées uniques: la première avec le comédien Jacques Gamblin, l'autre avec Carole Bouquet et Jean-Claude Carrière.Deux parcours radicalement différents dans lesquels il n'est question que de peser ses mots.
Entre courir et voler, y a qu'un pas papaSur une autoroute, une voiture tombe en panne. Son conducteur en sort et se met à courir. Situation on ne peut plus banale aujourd'hui que la France s'est couverte d'un réseau de plus en plus dense de ces voies rapides où circulent de plus en plus d'automobilistes pressés. Le conducteur qui sort de cette automobile est, lui aussi, pressé. Très pressé. D'arriver à la borne du téléphone de secours, comme des milliers d'autres automobilistes en panne? Non, car alors nous resterions dans le banal autoroutier. Tandis qu'il court à n'en plus finir sur la bande d'arrêt d'urgence, cet automobiliste se met à parler haut de sa vie, de toutes les circonstances de sa vie, où il lui a fallu courir pour ne pas manquer un rendez-vous important. Et cet homme qui court trouve le souffle pour se redire à lui-même toute l'importance de sa vie, depuis sa toute petite enfance jusqu'à cette panne absurde sur l'autoroute. Jacques Gamblin a écrit — à toute vitesse?— les mots qu'il incarne et précipite sur la scène.Le spectacle de cet homme seul sur l'immense "plateau" de Fourvière, devant près de 2000 spectateurs, promet d'être tout à fait singulier: à la question de l'exploit sportif annoncé s'ajoute évidemment la manière dont le feu intérieur d'un être humain, ses pensées les plus intimes, peuvent être durablement entretenus le temps d'une représentation."Petit Poucet rêveur, j'égrenais dans ma courseDes rimes.", écrivait le marcheur rimbaldien. Le coureur d'aujourd'hui nous "illuminera"-t-il, comme le fit le piéton d'hier?Réponse sur la scène du Grand Théâtre de Fourvière, le 10 Juillet prochain.
Texte et interprétation :Jacques GamblinMise en scène : Claude Baqué / Lumières :Jean TartaroliSamedi 10 Juillet à 21h 30Jacques Gamblin © Michel Sedan
Les mots et la chosLes choses de l'amour ont des mots uniques, particuliers, rares ou usuels, forts, imagés, stricts, nuancés ou sans nuance aucune, crus, grossiers, apparemment vulgaires même, définitifs ou provisoires, mièvres, prétentieux, élégants, mordants, gauches, solennels, fulgurants, mal venus parfois, suscités, alimentés par les gestes qu'ils accompagnent, pleins de sous-entendus ou clairs comme les sexes qui confrontent leur nudité, totalement dénués de sens, chargés d'émotion, prêts à soutenir tous les actes possibles, les mots sont toujours là, sans lesquels il n'y aurait justement pas d'amour, mais seulement les ébats d'une chair dont nous savons depuis Valéry à quel point celle-ci peut se révéler triste. Triste comme peut l'être la pornographie, cette sœur silencieuse de l'amour, qui met en scène — et en très gros plan — deux organes en rut.
Amateurs de mots, amateurs d'amour, amateurs de vrais mots d'amour, vrais, parce que toujours inventés, toujours risqués dans l'acte même, mots, parce que, sans langage, aucune aventure humaine n'est possible, mots d'amour, parce qu'ils disent toujours la part la plus intime de nous-même qui soudain nous échappe, nous révèle, la meilleure part peut-être, en tous cas la plus authentique, amateurs de la chose , comme on nomme le plus souvent l'acte amoureux, de peur de nommer précisément ce qui se passe dans ce moment-là — est-ce de peur de manquer l'infini alors tellement désiré ?—, amateurs des mots disant cette chose-là, disant et redisant la chose , sans jamais en finir avec la force de désir et de rêve que fait aussitôt naître l'apparition d'un mot de quatre lettres, toujours masculin, mais censé désigner à la fois le masculin, le féminin, le singulier, le pluriel, croisant à lui tout seul toutes les potentialités, toutes les postures, toutes les poses, tous les actes, avec pour seul mobile, but ou programme, la recherche du plaisir, amateurs de tout ce que suppose ce presque long parcours verbal, vous ne pourrez que vous réjouir au rendez-vous que vous donnent Jean-Claude Carrière et Carole Bouquet pour vous faire entendre un échange de lettres d'amour, imaginées par ce grand écrivain, lequel ne manque décidément pas de facettes, lui qui développe ses phrases entre un Bunuel et un Dalaï Lama.Carole Bouquet, en actrice débutante doublant des œuvres pornographiques, et Jean-Claude Carrière, en vieux professeur épris de vocabulaire, parcourent avec délectation les pages brûlantes du livre d'Éros. Le violoncelliste Giuseppe Salis entretient savoureusement le feu de leur dialogue. La soirée du samedi 24 Juillet ne devrait pas être triste à Fourvière.
LES MOTS ET LA CHOSED'après le livre de Jean-Claude Carrière (Édition Le Pré aux Clercs)Avec Carole Bouquet, Jean-Claude Carrière et Giuseppe Salis (violoncelle)Samedi 24 Juillet à 21 h 30
Deux cents ans
Création le 24 juillet 1989 :
Festival d'Avignon (Avignon)
Mise en scène
Roland Topor
Chorégraphie
Giovanna Menegari
Musique
Tom Johnson
Livret
Esther Ferrer
Interprétation
Sylvie Goussé
Susana Lastreto-Prieto
Danse
Roberta Occofer
Chant
Guillaume Ede
Brigitte Peyre
Musicien
Hélène Avciogli (violoncelle)
Alain Avcioglu (violoncelle)
Bruno Camedda (violoncelle)
Claude Innocent (violoncelle)
Véronique Lherondeau (violoncelle)
Giuseppe Salis (violoncelle)
Assistanat à la mise en scène
Alexandra von Scholz

Coproduction
Association Acanthes
Festival d'Avignon (Avignon)
Radio France (Paris)
Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon (Montpellier)
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· Dates
Dates
1989
Festival d'Avignon (Avignon)
le 24/07/1989
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lunedì 10 gennaio 2011

chorégraphie Giovanna Menegaricomposition Tom Johnsonmise en scène Roland Topor
Théâtre musical
Cour d'honneur du Palais des papes
Création 1989
PRÉSENTATION
Dans le cadre de Fête de la Création, première partieAu même programme, Das Atmende Klarsein de Luigi Nono et Guirlande révolutionnaire
Distribution
Avec: Brigitte Peyre (soprano), Guillaume Ede (baryton), La Gousse (comédienne), Susana Lastreto (comédienne), Roberta Occofer (danseuse), Alain Avcioglu (violoncelle), Hélène Avciogli (violoncelle), Bruno Camedda (violoncelle), Claude Innocent (violoncelle), Véronique Lherondeau (violoncelle) et Giuseppe Salis (violoncelle)livret: Esther Ferrerassistanat à la mise en scène: Alexandra von Scholz, Patrick Lecoq
Production
Production: Centre Acanthes, Festival d'Avignon, Radio France et Festival international de Radio-France et de Montpellier

domenica 4 febbraio 2007